En effet, chaque année de nombreux étudiants choisissent le Royaume-Uni pour effectuer un stage d’études (plus d’une centaine en Fédération Wallonie-Bruxelles).
Jusqu’au mois de juin prochain, il n’y aura aucun changement majeur.
En effet, a directrice de l’Agence AEF-Europe (organisme communautaire en charge des Erasmus en FWB), Fanny Lutz, assure que toutes les conventions passées avant le 31 décembre 2020 resteront d’application.
Cependant, les étudiants devront présenter un passeport plutôt qu’une carte d’identité et un visa sera nécessaire pour tout séjour universitaire de plus de six mois. A noter, qu’aucun frais d’inscription supplémentaire ne leur sera demandé. Ils pourront également bénéficier d’un soutien administratif et financier via l’octroi d’une bourse.
Et après ?
La République du Nord a proposé de maintenir les bourses Erasmus+ pour les étudiants d’Irlande du Nord même après le retrait du Royaume-Uni. Les étudiants belges pourront donc se tourner vers ces régions.
Mais la question n’est pas encore réglée pour l’Angleterre, l’Ecosse et le pays de Galles. En effet, le programme Erasmus repose sur des appels à financements c’est-à-dire que les universités qui souhaitent intégrer le programme, reçoivent une certaine somme d’argent qui doit être dépensée durant 24 mois. En 2020, les institutions britanniques ont bien reçu l’argent mais l’accord post-Brexit ne précise pas si elles pourront l’utiliser dans les deux années à venir.
Conséquences ? Si l’accord est concluant, les échanges Erasmus entre le Royaume-Uni et la Belgique se poursuivront dans les deux années à venir. Si non, les universités britanniques devront rembourser la somme inutilisée et la Belgique devra trouver une autre source de financement pour envoyer ses étudiants.
Quelles sont les autres sources de financement pour la Belgique?
Le fonds européen International Credit Mobility soutient les échanges internationaux mais avec un budget plus restreint.
La Belgique possède aussi des fonds nationaux propres afin d’octroyer une bourse aux étudiants qui souhaitent faire un semestre à l’international.
Le Fonds d’aide à la mobilité étudiante (Fame) de la Fédération Wallonie-Bruxelles accorde également des bourses aux étudiants. Seulement, le montant est moins avantageux. Avec Fame, les étudiants reçoivent 250 euros/mois et les boursiers 400/mois, alors que la bourse Erasmus offre 420/mois et 520 euros/mois. De plus, des projections financières ont été réalisées sur base des 200 déplacements réalisés en moyenne chaque année par les étudiants belges et celles-ci montrent qu’il faudrait une augmentation de 30% du fonds Fame !
Un refinancement est-il possible ?
L’Ares, le CSM (Conseil supérieur de la mobilité étudiante) et l’AEF Europe étudient la question. Ils ont d’ailleurs soumis leurs premières propositions fin décembre. Le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), les analysera durant le premier trimestre.
Un possible refinancement du fonds Fame est également à l’ordre du jour. Mais il faudra voir comment se passeront les futurs échanges et accords possibles entre les établissements européens et britanniques.
Comment réagissent les universités belges ?
Les principales universités belges se veulent confiantes. D’une part, elles possèdent leur propre fonds permettant de compenser le fonds Fame. D’autre part, leurs anciens partenaires britanniques les ont déjà sollicitées pour conclure des accords bilatéraux de coopération.
Des discussions sont en cours du côté de l’Université de Liège. Soit, les conditions du programme Erasmus sont maintenues entre l’Université de Liège et les universités britanniques soit, cela se passera comme si l’étudiant se rendait dans un pays hors Union européenne.
Quant aux Université catholique de Louvain et l’Université libre de Bruxelles, elles espèrent même accroître leurs futurs échanges avec le Royaume-Uni grâce à leur statut d’université européenne.
Le Soir, le 7 janvier 2021